Un vent de tension souffle sur les relations diplomatiques entre le Congo-Brazzaville et le Rwanda suite à une polémique concernant la cession de terres agricoles au Rwanda. Des organisations de la société civile congolaise ont vivement réagi aux propos jugés « injurieux » de l’ambassadeur du Rwanda, Théoneste Mutsindashyaka, envers le peuple congolais.
La controverse est née de la signature d’accords entre les deux pays en 2022, portant sur la cession de 980 km² de terres agricoles au Rwanda. La question de la vente ou de la simple cession de ces terres reste floue, alimentant la colère de certains citoyens congolais.
Face à cette contestation, l’ambassadeur du Rwanda a déclaré dans les médias congolais que les opposants à ce projet étaient des « destructeurs de la relation rwando-congolaise », promettant de « faire de la pédagogie » auprès des Congolais.
Cette sortie médiatique a provoqué l’indignation de nombreuses organisations de la société civile congolaise. La Coalition citoyenne contre les crimes économiques et financiers a dénoncé les propos de l’ambassadeur, les qualifiant d' »injurieux », et a réclamé son expulsion du pays.
Nina Cynthia Kiyindou, directrice de l’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH), a rappelé que « l’ambassadeur a violé les dispositions de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques ». Elle a également pointé du doigt le manque de transparence du gouvernement congolais sur cette affaire, soulignant le droit du peuple congolais à « demander des comptes à son gouvernement ».
L’affaire prend une dimension politique et sociale importante, soulevant des questions sur la souveraineté nationale, la gestion des ressources et la transparence gouvernementale. L’avenir des relations diplomatiques entre les deux pays dépendra de la manière dont les autorités congolaises vont gérer cette crise et répondre aux préoccupations de la société civile.
Empreintemag RDC, 1er magazine congolais
Publié par Ruthianna Bakamusua