
L’okapi, cet animal discrètement unique que l’on trouve seulement en République Démocratique du congo, dans les forêts de l’Ituri, est aujourd’hui reconnu comme un symbole de la biodiversité du pays. Pourtant, il fut longtemps méconnu du reste du monde et son découverte scientifique ne serait jamais arrivée sans l’aide précieuse des Pygmées Mbuti, habitants ancestraux de cette région.
Pour les Pygmées Mbuti, l’okapi n’a jamais été une énigme. Ils l’appelaient « o’api » et connaissaient ses habitudes depuis des générations. Vivant au cœur de la forêt de l’Ituri, ils cohabitent avec cet animal, qui se fond dans le paysage grâce à ses rayures et son comportement réservé. Les Mbuti connaissaient les endroits où il se nourrissait et savaient le reconnaître par ses traces.

En 1901, Sir Harry Johnston, un explorateur et administrateur colonial britannique, entendit parler de cet animal mystérieux lors de ses expéditions en Afrique centrale. Intrigué par les récits locaux qui décrivaient une sorte de « cheval-zèbre », il s’est tourné vers les Mbuti pour en apprendre davantage. Ces derniers ont partagé leur savoir traditionnel avec lui, guidant Johnston vers les pièges qu’ils utilisaient pour capturer des okapis. Grâce à leur aide, il put obtenir des spécimens – des peaux et des crânes – qu’il envoya à Londres pour qu’ils soient étudiés par des zoologistes.
C’est à partir de ces preuves que le zoologiste Philip Lutley Sclater identifia officiellement l’espèce et lui donna son nom scientifique, Okapia johnstoni, L’okapi fut ainsi reconnu par le monde scientifique comme un parent de la girafe.Depuis cette époque, l’okapi est devenu un emblème pour le Congo, mais aussi un symbole de la richesse naturelle de ses forêts, mais très protégé aujourd’hui, car il reste menacé par la déforestation et le braconnage.