
Avant les royaumes, avant les frontières, avant les villes… il y avait les Batwa. Présents depuis des millénaires dans les forêts d’Afrique centrale, les Batwa parfois appelés “Pygmées” sont l’un des peuples autochtones les plus anciens de la RDC. On les retrouve principalement dans les provinces du Tanganyika, du Maniema, du Kasaï et de l’Ituri.
Traditionnellement chasseurs-cueilleurs, les Batwa vivent en symbiose avec la forêt. Ils en connaissent chaque arbre, chaque racine, chaque silence. Leur savoir botanique, transmis oralement, est précieux : plantes médicinales, remèdes naturels, techniques de survie. Leur musique, faite de chants polyphoniques et de tambours taillés dans le bois tendre, est l’une des plus anciennes formes d’expression rituelle du continent.
Mais aujourd’hui, les Batwa sont souvent marginalisés. Expulsés de leurs terres au nom de la conservation ou de l’exploitation forestière, exclus des systèmes éducatifs et de santé, ils sont parfois traités comme des citoyens de seconde zone dans leur propre pays. Leur accès à la terre, à l’identité légale, et à la parole reste un combat quotidien.
Et pourtant, les Batwa sont bien plus que des survivants: ce sont des gardiens d’un monde ancien, d’une mémoire écologique, d’une vision du vivant fondée sur l’équilibre et le respect.