Dans l’histoire de la création de l’empire, selon la tradition orale, l’empire naquit en 1600 de notre ère. Lorsqu’un groupe de populations issues de l’empire Luba et dirigées par Ilunga Tshibinda, frère ou neveu de l’empereur Ilunga Kalala, émigra vers l’ouest et arriva sur la terre de la confédération Lunda ou Ba Lunda, située dans le Kasaï supérieur au sud-ouest du Katanga. Il y rencontre la reine Lueji ou Rwej qu’il épouse, fille du roi Konde des Bungu, chef de la confédération, qui lui remit le bracelet sacré lukanu, insigne de royauté.
Leur fils Yao Nawedji (r. 1660 à 1675) prit le nom de Mwant Yav (« vénérable Yav », francisé en « Mouata-Yamvo »), qui restera le titre des souverains Lunda par la suite.
Pourtant Lueji, stérile dit-on, est la mère symbolique de l’empire et c’est une femme nommée Kamonga qui fut la génitrice de l’héritier. Le premier Mwant Yav étendit le royaume et nomma gouverneurs des chefs d’autres branches Lunda, dont celui de Kazembe (Luapula, sud-est du lac Moero), groupe promis à une grande prospérité du fait de ses contacts privilégiés avec les partenaires commerciaux de l’empire.
Ainsi dans le système politique de l’empire, l’empereur ou l’impératrice est choisi par un Conseil impérial composé de notables (le tubung) répondant à des critères spirituels, intellectuels, physiques et moraux, et des représentants des cours de toutes les tribus membres de l’empire. Ce conseil est lui-même sous l’autorité du Grand Conseil de l’impératrice N’a-Rwj, mère de l’empire.
L’empereur doit rendre compte de toute action au Conseil impérial ; les décisions sont toujours collectives, prises après des longs débats, puis soumises à l’impératrice N’a-Rwej pour approbation et bénédiction.
Alors que l’histoire de l’Afrique fut falsifiée par des philosophes ou journalistes européens dans le temps, caractérisant les royaumes et empires d’anhistorique. Allant même jusqu’à en parler comme étant constituait d’une race maudite descendant de Cham.
L’ Empire Lunda, nous démontre le contraire. Non seulement par son histoire, ses traditions et ses cultures bien établis mais aussi par sa politique propre. Ils n’étaient pas un peuple incivique, ils avaient tout simplement une civilisation différentes des occidentaux.
Et même si, comme l’a dit le journaliste français Pierre Gaxotte, les africains n’ont pas produit de Platon ou d’Aristote, certes, la valorisation de la femme, ainsi que son respect et son insertion dans la société de l’empire Lunda avait une avance incomparable à celle de l’Europe.
Comme quoi, ce que le monde a qualifié de révolution à toujours existé dans l’empire Lunda, localisé aujourd’hui dans la région du Katanga. Et s’ils avaient considéré nos valeurs plutôt que de le remplacer par les leurs, l’histoire du monde aurait été écrite différemment. Peut-être même, par des femmes !.