NAPPY: UN GRAND COMBAT POUR LES AFRO-AMÉRICAIN QUI PEINENT À S’INSTAURER EN AFRIQUE

En anglais américain, le mot « nappy » signifie notamment « crépu ». Ce terme est souvent utilisé avec une connotation négative, un terme plus neutre pour traduire le terme crépu est « frizzy ».
Le cheveu naturel africain a fait l’objet de dénigrement depuis la traite négrière. Car lorsque les esclaves arrivaient en Amérique, ils subissaient en plus de leur condition d’esclaves, les railleries autour de leurs cheveux sales et non entretenus.

À cette époque, une des punitions que les maîtres infligeaient aux esclaves récalcitrants, était de leur plonger la tête dans une lessive d’eau et de soude caustique. Hormis les brûlures, les autres esclaves observaient que cette préparation lissait les cheveux en le défrisant. Les prémices du défrisage moderne étaient nées.

Des Afro-descendantes se sont par la suite réappropriés positivement le mot nappy, considéré dans les pays francophones comme un rétro acronyme formé de « Natural » et de « happy »
Ce retour au naturel est, à l’ère du bio favorisé par la prise de conscience des effets nocifs des défrisants sur le cuir chevelu : démangeaisons, plaques rouges, brûlures, casse du cheveu ou pire : alopécie (perte de cheveux). Pourtant, parmi les femmes noires, 98 % se sont défrisées au moins une fois dans la vie ; et les défrisants représentent pas moins de 70 % des achats cosmétiques effectués par cette population. C’est dans les années 1980-1990 que le défrisage s’est généralisé. Car les stars de l’époque ont à leurs manières fait le marketing de ce produit pourtant nocif et dégradable. Cette tendance n’a pas manqué de se répandre en Europe, mais surtout en Afrique. Le synonyme de beauté ou de propreté chez la femme africaine était les cheveux lisses.

Et dans les milieux scolaires en Afrique, suite à ça, il n’est pas question que les élèves filles aient les cheveux longs et lâchés, on leur impose de ne pas arborer d’Afro, ni de locks. Elles ont le droit aux nattes collées, aux chignons sans rajouts de mèches ni bijoux de cheveux. On utilise comme argument que : « L’Afro par exemple ne doit pas être trop volumineux au risque d’attirer les regards et d’empêcher les élèves derrière l’apprenante d’avoir une vue du tableau ». En gros, le but recherché par l’ensemble des contraintes autour de la coiffure des apprenantes est d’imposer la rigueur.

Mais tout cela ne fait qu’empirer l’effet dégradant des cheveux naturels. Surtout que les jeunes filles ne savent pas comment prendre soin de leurs cheveux au naturel ou deviennent complexées. Tant dit que les enfants d’origine asiatique ou caucasienne s’amusent librement, les enfants africains souffrent de mal de tête dès le plus jeune âge à cause de ces coiffures imposées. Qui, plus tard, cause des séquelles notamment l’alopécie précoce, mais aussi le cancer.

En prenant l’exemple de Blue Ivy, fille de Jay-Z et Beyoncé qui a été jugé malmené par sa mère, car des personnes considéraient que : « Aucun enfant dont la mère passe des milliers d’heures sur ses cheveux ne devrait ressembler à un mouton »

Et pour seule réponse, Beyoncé a montré quelques années plus tard, la potentialité des cheveux de sa fille. Oui, car les africaines ont une beauté naturelle qui leur va si bien, il est temps que tout le monde le sache et que cela s’apprenne dès le bas âge.

Et si les cartons de tabac porte l’avertissement sur le préjudice à la santé, les produits de défrisage n’en disent rien sur les graves conséquences qu’ils pourraient créer.

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