Le Maroc, traditionnellement connu pour le commerce mondial du haschisch, fait face à une affaire de trafic international de drogues dures depuis plusieurs semaines. Vingt personnes, dont des personnalités publiques influentes, sont actuellement en détention, suite aux révélations de Hadj Ahmed Ben Ibrahim, surnommé le « Pablo Escobar du Sahara ». Parmi les personnes arrêtées figurent des policiers, des gendarmes, des hommes d’affaires, des promoteurs immobiliers, un notaire, et même le président du Wydad de Casablanca, Saïd Neciri, ainsi que le magnat de l’immobilier Abdenbi Bioui, membres du Parti De l’authenticité et de la modernité (PAM).
Les complices présumés du trafiquant auraient profité de son arrestation pour s’emparer de ses biens, y compris une villa à Casablanca accaparée par Neciri et un appartement récupéré par Bioui. Cette affaire, au-delà du Maroc, a pris une ampleur médiatique significative en raison de la notoriété des personnes impliquées.
Le « Pablo Escobar du Sahara » avait établi un réseau international pour acheminer d’Amérique latine vers l’Afrique de l’Ouest des drogues dures, puis les faire remonter en Europe le long de la côte marocaine. Son arrestation en 2015 en Mauritanie révélait la saisie de trois tonnes de cocaïne dans son véhicule, soulignant l’envergure de ses activités.
L’histoire personnelle de ce trafiquant, né au Mali en 1976, commence comme éleveur de chameaux avant de prendre une tournure criminelle suite à une rencontre fortuite avec un Français dans le désert. Le trafiquant, au fil des années, a prospéré dans le trafic de cannabis marocain puis de cocaïne d’Amérique latine, amassant une immense richesse et côtoyant les élites du Maroc et d’autres pays, y compris en Amérique latine où il a épousé la fille d’un général bolivien.
Cette affaire révèle l’ampleur de la corruption liée au trafic de drogue au sein des institutions marocaines, évoluant maintenant du haschisch aux drogues dures.
Empreinte Magazine, 1er magazine Congolais
Publié par Ruthianna Bakamusua