Il y a plusieurs siècles, dans l’Empire du Mali, une loi fondamentale a été proclamée : la Charte du Manden. Sous le règne de Soundiata Keïta (1190-1255), cette charte a posé les bases d’un système de justice et de gouvernance fondé sur l’entraide, la dignité humaine et la liberté.
Les griots qui étaient et sont des véritables gardiens de l’histoire, ont joué un rôle essentiel dans la conservation et la transmission de cette charte. Dans la tradition mandingue, ils ne sont pas seulement des conteurs, mais aussi la “mémoire vivante” des lois et des récits fondateurs. Grâce à eux, les principes de la Charte ont traversé les siècles jusqu’à nous.
Cette charte, proclamée à Kouroukan Fouga, se compose de deux textes majeurs :
- Le Serment des sages (1222), qui aurait influencé la version suivante.
- La Charte de Kouroukan Fouga (1236), annoncée lors de l’intronisation de Soundiata Keïta.
Certains avancent que la Charte du Manden a inspiré des principes juridiques modernes, y compris en Europe. Par exemple, la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, rédigée 500 ans plus tard, présente des idées qui ressemblent à celles de la Charte : égalité entre les individus, justice équitable, interdiction de l’esclavage.
Mais au-delà des influences possibles, la Charte du Manden rappelle avant tout que bien avant l’époque coloniale, l’Afrique possédait déjà ses propres lois, fondées sur le respect et la dignité humaine.
Parmi les nombreux principes de la Charte, certains restent particulièrement marquants et toujours d’actualité, on peut citer:
- « Une vie n’est pas plus ancienne ni plus respectable qu’une autre »
- Le tort demande réparation »
- « Pratique l’entraide »
- « Veille sur la patrie »
- « La faim n’est pas une bonne chose, l’esclavage non plus »
- « Chacun est libre de ses actes, dans le respect des lois de sa patrie »
En 2009, l’UNESCO a inscrit la Charte du Manden au patrimoine culturel immatériel, reconnaissant son importance universelle.
Des lois qui montrent une société qui valorisait l’équité, la solidarité et la responsabilité individuelle.