
À une époque où les systèmes de sécurité étaient rares et peu accessibles, une femme noire, issue de la classe moyenne new-yorkaise, pose les bases de ce qui deviendra l’un des outils technologiques les plus utilisés au monde. Son nom : Marie Van Brittan Brown.
Née en 1922, Marie vit à Jamaica, Queens, un quartier de New York. Infirmière de profession, elle travaille souvent de nuit. Son mari, technicien, a lui aussi des horaires irréguliers. Seule à la maison, dans un quartier en proie à l’insécurité, Marie ressent le besoin de mieux contrôler son environnement. C’est dans ce contexte qu’elle conçoit, en 1966, un système de sécurité domestique à distance.Avec l’aide de son mari Albert, elle imagine un dispositif composé de trois éléments principaux :une caméra mobile pouvant glisser verticalement le long de la porte pour filmer à travers plusieurs œilletons,un moniteur à l’intérieur de la maison,et un bouton d’alerte connecté à la police ou aux proches.Le couple dépose un brevet en 1966 sous le nom : “Home Security System Utilizing Television Surveillance”. Il est approuvé en 1969 — une première pour une femme noire américaine dans ce domaine. Ce brevet est aujourd’hui considéré comme l’ancêtre de la vidéosurveillance moderne.Si Marie Van Brittan Brown n’a jamais fait fortune avec son invention, son système a inspiré des générations de technologies utilisées dans les immeubles, les banques, les maisons intelligentes et les lieux publics du monde entier.Elle décède en 1999, presque inconnue du grand public, mais son nom reste gravé dans les archives de l’innovation. En 2017, elle est reconnue par le National Inventors Hall of Fame comme l’une des pionnières de la sécurité domestique.