L’application intraveineuse de glutathion, un antioxydant naturel produit par le foie, et qui permet de blanchir la peau est de plus en plus populaire, de par les publicités toujours présentes sur les réseaux sociaux ou encore par l’influence indirecte des stars.
Les statistiques établies par l’Organisation mondiale de la Santé en 2011 font apparaître que 40 % des Africaines se blanchissent la peau. Dans certains pays, ce chiffre est plus élevé : 77 % des femmes au Nigeria, 59 % au Togo, 35 % en Afrique du Sud, 27 % au Sénégal et 25 % au Mali utilisent des produits éclaircissants. Et l’OMS met en garde contre le blanchiment de la peau, car il peut endommager le foie et les reins, provoquer des psychoses, des lésions cérébrales chez les fœtus ainsi que des cancers.
L’Association of Black Psychologists, basée aux États-Unis, affirme que la préférence pour une peau plus claire, peut affecter l’estime de soi de l’individu, ainsi que sa perception de la beauté et ses chances économiques. L’industrie des soins de la peau et des cosmétiques profite de l’engouement des Africaines pour la peau claire, jouant avec la conception de la beauté rependue dans le monde par la colonisation de la culture africaine depuis des décennies.
La prise en compte par les pouvoirs publics du danger de ces crèmes pour la santé des femmes africaines ne date pas d’hier. Depuis 2006, la République démocratique du Congo interdit la fabrication, la commercialisation et l’utilisation des produits décapants. Au Sénégal, les campagnes de sensibilisation contre le blanchiment de la peau se multiplient. Et en 2015, la Côte d’Ivoire a interdit la fabrication, la commercialisation et l’utilisation des produits éclaircissants.
Mais malgré toutes ces mesures prises par les différents Etats d’Afrique, depuis quelque temps, les entreprises de soins de la peau au Ghana et dans d’autres pays africains font un usage de plus en plus fréquent du glutathion, afin d’attirer les femmes enceintes qui visent à éclaircir la peau de leur bébé en utérus. Les injectables, visant à éclaircir la peau, sont les produits les plus dangereux disponibles actuellement, en partie parce qu’on ne sait pas ce qu’ils contiennent, mais de nombreuses personnes les achètent sur les marchés informels. Sachant qu’il est très dangereux pour les femmes enceintes de prendre des comprimés pour se blanchir la peau.
Le recours aux produits cosmétiques éclaircissants la peau est ancré dans le comportement de beaucoup congolais. Et malgré toutes les mises en garde, les témoignages et le caractère illégal de la vente de ce produit, ils restent d’accès libres sur le marché congolais et surtout à un prix abordable. Et si certaines personnes ont tirés des leçons et abandonné leur utilisation, beaucoup d’autres continuent à appliquer, de promouvoir et de vendre les produits cosmétiques éclaircissants ignorants sciemment les conséquences.